dimanche 26 janvier 2014

La fraiseuse CNC

Un ami d'enfance travaille dans l'informatique bancaire et m'a amené de temps en temps du matériel destiné à la poubelle, et ce par kilos.

La-dedans se trouvaient des moteurs pas-à pas provenant d'imprimantes "d'homme", des moteurs puissants donc, ainsi que des glissières à billes de tiroirs informatiques, presque sans jeu.

L'idée est venue de construire une fraiseuse à commande numérique:

Trois moteurs pas-à pas identiques, six glissières de tiroirs, trois tiges filetées et trois écrous
de M8 pour la transmission du mouvement (par l'intermédiaire d'un bout de tuyau souple pour amortir les pas).

Achetés à un prix abordable sur Ebay, trois cartes de puissance pilotent chacun des moteurs pas-à pas, avec les signaux step/dir, à savoir que pour chaque pas du moteur, on indique le sens de rotation.
Les cartes peuvent gérer le moteur jusqu'au 1/8 de pas, configuration retenue pour une précision maximale au détriment de la vitesse; les moteurs tournent de 3.6° par pas,
soit 800 huitièmes de pas par tour, soit 640 pas par millimètre, c'est assez précis.
Les trois cartes sont reliées à une interface passive pour port parallèle.
Les logiciels utilisés sont CNC3axes et KCam4.



La machine est une Dremel courante, et j'ai fait un support pour adapter une défonceuse.


Voilà ce que ça donne dans le polystyrène extrudé.

Le dimmer 24 kW

Quelque semaines avant de me virer, mon ex-employeur me parle d'un projet souvent enterré puis exhumé : l'accélération du séchage de la peinture appliquée sur les produits finis (il s'agit de portes métalliques industrielles).

Il y a 30 ans, la production utilisait des radiants au gaz naturel, ça fonctionne bien, mais la puissance n'est pas modulable et de nos jours, la pose d'un tuyau de gaz de 2 pouces vaut à peu près 200€ par mètre, et les radiants modernes sont équipés de sécurités qui les rendent plutôt onéreux, donc enterrement du projet.

Presque un an plus tard, la boîte reçoit 8 radiants de 3 kW et le boss me demande un système basique pour utiliser les appareils.

La puissance disponible vaut à peu près 6 kW par mètre carré, soit au total la puissance de chauffe pour une habitation de taille moyenne, ce n'est pas anodin pour une pauvre porte.
Le fournisseur des radiants demandant plusieurs milliers d'euros pour un dimmer, je propose d'en réaliser un pour moins de 300, pari gagné grâce au relais statique à commande de phase.
Pour être simple, c'est à peu près le même principe que les lampadaires halogènes, mais pour une puissance 80 fois supérieure...


Voilà le petit coffret câblé en quelques heures, avec les trois relais statiques derrière leur plexi et l'alimentation super low-cost...


Dans la porte sont intégrés un automate programmable Millenium 3 de Crouzet, des poussoirs, des voyants et 2 potentiomètres de réglage.


Vue de la face du coffret.
Les radiants sont montés sur deux armatures métalliques de chaque côté de la porte "à cuire",
et peuvent se déplacer de 60 à 30 cm de la surface pour un rendement optimal.
Pour éviter que le système ne chauffe sans tartine dans le grille-pain, une cellule optoélectronique coupe la chauffe en l'absence de produit.
Le cycle démarre par appui sur un poussoir et sa durée est fonction de la position d'un potentiomètre (réglage possible en cours de cycle),
la puissance est réglable par le deuxième potentiomètre, entre 0 et 100%.